Tel est le message que semble vouloir nous transmettre David Cronenberg avec son long métrage Videodrome. Le cinéaste, jusque là catalogué "virtuose de la série Z" va grâce à ce film accéder au rang d'auteur et de réalisateur culte.
Il fabrique depuis ses débuts une filmographie étrange et fascinante obsédée par les mutilations corporelles et autre malformations (Chromosome 3, Scanners, La mouche) ainsi que par la dualité ou les fantasmes sexuels divers (Faux semblants, M. Butterfly, Crash).
Videodrome combine ses thèmes avec les dérives technologiques modernes, tout comme dans ExistenZ plus de 10 ans plus tard
Notre héros est un directeur de chaîne peu scrupuleux qui fait son beurre sur les pulsions les plus basses des téléspectateurs. Plus c'est trash, plus il aime. Déjà on est bluffé par la modernité du propos 20 ans après. Il va être pris à son propre piège en devenant le proie d'hallucinations diverses et variées après avoir maté ce qui s'apparenterait apparemment à un "snuff movie", film où l'on fait subir sans trucage aucun des sévices sexuels et physiques à des individus jusqu'à leur mort. Max devient alors obnubilé par Vidéodrome (le titre du programme) et va enquêter pour en connaître les tenants et les aboutissants.
Cronenberg s'interroge en cette période de développement du support VHS sur notre relation à l'image. Ou plutôt à l'écran devrait-on dire. Quelle est cette fascination qu'exerce cette petite lucarne sur ses spectateurs ? Y a-t-il un danger à en abuser, des dérives à éviter ? Et bien 20 ans après on peut constater non sans un certaine tristesse que ces thèmes sont toujours d'actualité, que Cronenberg était véritablement un visionnaire de l'intéractivité et de la télé réalité.